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Un emballage peut en cacher un autre

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Notre newsletter quotidienne sur les enjeux de lobbying et de transparence en France.

Par AURORE GORIUS

Avec OCÉANE HERRERO, ALEXANDRE LÉCHENET, PAUL DE VILLEPIN et JASON WIELS

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— Boîtes de camembert : un bon coup signé Taddeo.

— L’autre raison qui pousse le Medef à mieux investir Bruxelles.

Paris forcée de corriger le tir à la hâte sur ses lois numériques.

Bonjour à toutes et à tous, à l’heure où l’autorisation du glyphosate est reconduite pour dix années, nous espérons vous compter parmi nos fidèles lecteurs au moins aussi longtemps.

MIS EN BOÎTE. Attention, patrimoine français en péril : un règlement européen sur le recyclage des déchets menacerait la boîte en bois de camembert. De multiples papiers ont récemment relayé l’inquiétude, comme ici, ou encore . Votre infolettre a humé la bonne histoire et vous propose de remonter à la source de tout ce tintamarre.

En campagne. Cette médiatisation a commencé par la visite d’une usine d’emballage du groupe Lacroix à Juvigny-les-Vallées, dans la Manche, le 20 octobre dernier, comme l’a relevé Le Monde. Parmi les participants, on trouve le député du coin, Bertrand Sorre (Renaissance).

En coulisses. Derrière ce coup de com’ se cache en fait l’agence Taddeo, dont le groupe Lacroix est client depuis juin dernier. “Taddeo est venu me voir pour me sensibiliser sur le sujet et je leur ai suggéré d’organiser un déplacement sur le site de l’entreprise, basé dans ma circonscription”, nous a déballé Bertrand Sorre.

Mamelles communes. Mais Taddeo ne conseille pas seulement cette PME implantée dans une dizaine de pays, au chiffre d’affaires de 68 millions d’euros en 2022. L’agence assure aussi la communication du géant du lait Lactalis, producteur de millions de camemberts par an. Lactalis est également… cliente de l’usine manchoise de Lacroix.

Faut-il voir la marque de Lactalis derrière la campagne de com’ ? “Il n’y a aucune porosité entre la communication que nous assurons pour Lactalis et le lobbying pour le groupe Lacroix”, nous a-t-on assuré chez Taddeo. 

En cours d’affinage. Taddeo a en tout cas ciblé les parlementaires européens pour qu’ils déposent des amendements exemptant la filière bois. “A ce jour, aucune dérogation n’est prévue dans le texte européen”, faisait valoir le cabinet de lobbying.

Pas du même bois. Lactalis s’est tout autant défendu, auprès de votre infolettre, d’avoir un quelconque intérêt dans l’histoire : “Nos camemberts de la marque Président, les plus vendus, sont commercialisés dans des emballages en carton”, explique Christophe Piednoel, dircom du groupe. Lactalis produit aussi des camemberts AOP, pour lesquels l’emballage en bois est obligatoire.

N’oubliez pas les huîtres. La filière bois est la plus mobilisée car le texte européen, qui sera voté le 20 novembre à Strasbourg, pourrait l’obliger à mettre en place un système de recyclage très coûteux. “En plus des fabricants de fromage, nous avons des adhérents ostréiculteurs ou maraîchers. Au moins maintenant, le sujet est largement sur la place publique”, s’est réjoui auprès de Paris Influ Olivier de Lagausie, délégué général du Syndicat des industriels de l’emballage léger en bois (SIEL).

BERLIN INFLUENCE. Et si la meilleure grille de lecture pour comprendre les raisons qui sous-tendent l’expansion du Medef à Bruxelles, était de se pencher sur le déficit d’influence dont le patronat français souffre par rapport aux Arbeitgeberverbände ? C’est la question que s’est posée mon collègue de Paul de Villepin, qui revient dans cet article sur la concurrence entre le Medef et son pendant allemand, la BDI.

COUP DE CORRECTEUR. Paris peine toujours à se dépêtrer des critiques de Bruxelles sur les différents textes de loi touchant au numérique votés cette année. La Commission européenne a publié hier officiellement la notification du projet de loi SREN par les ministères français concernés, et dans lequel le législateur a fait bien plus qu’adapter le droit français aux règlements européens.

On attend que ce soit sec. Le gouvernement a ainsi décidé de notifier le texte à la Commission à chaque étape de l’examen — une première fois après le vote par le Sénat, une seconde après le vote à l’Assemblée. La commission mixte paritaire censée clôturer l’examen parlementaire ne devrait donc se tenir qu’après la réception des réponses de la Commission, pour éviter un détricotage plus tardif. 

Une méthode bien différente de celle retenue pour la loi de régulation de l’influence commerciale. La Commission avait en effet tancé le gouv’ pour ne pas avoir notifié le texte avant sa promulgation, tout en le critiquant sur le fond. Dans un projet de loi d’adaptation au droit de l’UE repéré par Next INpact, l’exécutif français propose désormais rien de moins que de corriger, a posteriori, la loi par ordonnances.

PAS RETAMPONNÉ. L’annulation de l’agrément d’Anticor a été confirmée hier par la Cour administrative d’appel. “Ça montre qu’on est face à un pouvoir qui n’a pas tout mis en œuvre pour permettre à Anticor de sauver son agrément”, a réagi l’avocat de l’association Vincent Brengarth.

Sur la liste du père Noël. Une nouvelle demande d’agrément est déjà déposée et devrait être visée par les services de la Première ministre avant la fin de l’année. Devant la justice, les services ont indiqué que toutes les conditions pour délivrer l’agrément étaient réunies, donc il serait surprenant qu’il ne soit pas renouvelé, confie encore l’avocat à Paris Influ.

Liberté associative. La cour a donné raison à deux anciens membres d’Anticor, qui avaient attaqué l’agrément en reprochant le manque de transparence de l’association : “S’il suffit d’être un dissident d’une asso pour faire tomber une décision aussi important qu’un agrément, c’est profondément préoccupant”, s’inquiète Brengarth, qui aurait préféré que l’association soit jugée sur ses résultats.

LR ARBITRE DE L’ENQUÊTE. Les Républicains soufflent le chaud et le froid sur la proposition de commission d’enquête sur les crèches, portée par La France insoumise. Le texte a passé une première étape, de justesse (et sous les radars médiatiques), mercredi aprèm en commission des affaires sociales, par 19 voix contre 17.

Déterminés à rallier un maximum de soutiens, les Insoumis ont accepté l’essentiel des amendements venus de la droite. De fait, le champ de la proposition d’enquête, qui portait sur les crèches privées, a été élargi à l’ensemble du secteur, public et associatif. Une ouverture pas suffisante pour rallier les LR, et encore moins le camp présidentiel, qui a fait bloc contre l’ouverture d’un nouveau front (après deux livres-enquêtes), alors que le gouvernement a déjà sorti le chéquier pour la petite enfance en septembre.

Le pronostic de Paris Influ. Le soutien des autres groupes de gauche et du RN semble être acquis dans la perspective du vote décisif dans l’hémicycle sur la création de la com d’enquête, le 28 novembre. Selon trois députés LR sondés par votre infolettre, leur groupe se dirige au mieux vers une abstention, autrement vers un vote contre. William Martinet (LFI), rapporteur du texte, veut quand même y croire. Selon lui, une poignée d’élus macronistes pourraient refuser de “faire la sale besogne d’enterrer une enquête qui pourrait révéler des choses”.

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— A Chypre, la vie de la “start-up island” bouleversée par la guerre en Ukraine (Le Monde)

— Pannes de paiement : les grandes enseignes examinent des recours contre Worldline (Les Echos)

— Champions d’Europe de la grève, les contrôleurs aériens français bientôt soumis à un “service minimum adapté” (Le Figaro)

Info Influ : Estelle Grelier prend du galon au groupe Saur. L’ex-secrétaire d’Etat aux collectivités territoriales de François Hollande, va devenir présidente France du fournisseur d’eau potable où elle officie depuis cinq ans comme directrice de la stratégie, du développement et du marketing. En parallèle, Marie Francolin, ex-dircab adjointe d’Olivier Véran à la Santé, devient vice-présidente en charge de la stratégie, du développement durable, de l’innovation et des services.

Cédric O, ancien secrétaire d’Etat chargé du numérique de 2019 à 2022, rejoint le conseil d’administration d’Artefact en tant qu’administrateur indépendant.

Reporters sans frontière cherche un directeur ou une directrice de la communication et de l’engagement.

L’Union française de l’électricité recherche un-e chargé-e de mission affaires européennes.

MSD France, filiale française du laboratoire Merck & Co., recrute un responsable affaires publiques et engagement.

Le ministère de la Culture est en quête d’un sous-directeur ou d’une sous-directrice des formations et de la recherche.

Un grand merci à : Giorgio Leali, Sarah Paillou et notre éditeur Jason Wiels.

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